L’économie symbiotique, théorisée par Isabelle Delannoy (Homonymie fortuite avec l’auteur de ce blog), est issue du croisement des regards écologiques et économiques. Elle vise à réduire les externalités négatives, voire à produire des externalités positives.
Sur la base du constat de la convergence de :
- l’économie circulaire, alimentée par des sources d’énergies renouvelables, qui renouvelle la gestion de la technosphère,
- l’émergence du pair à pair qui renouvelle les rapports sociaux dans les échanges,
- l’essor de l’ingénierie écologique et de la permaculture qui renouvelle notre rapport à la biosphère.
- la gouvernance des biens communs (Elinor Ostrom).
L’économie symbiotique propose sur six principes de fonctionnement :
- une collaboration directe et libre entre entités,
- une diversité d’acteurs et de ressources respectant l’intégrité de chaque entité,
- des territoires de flux communs également accessibles à tous,
- des écosystèmes d’acteurs capables de renouveler voire d’accroître leurs ressources,
- minimisant la dissipation de l’énergie, de l’information et la dispersion de la matière.
- favorisant la compatibilité des activités humaines avec les grands équilibres de la biosphère.
Lorsque ces six principes sont respectés pour la gestion des ressources vivantes, humaines et physiques, dans la production, la consommation et la gouvernance, ces ressources entrent en symbiose :
- Les ressources vivantes produisent les fonctions métaboliques essentielles à la société, sa régénération physique et mentale ; elles produisent les matières et matériaux pour les activités industrielles pour la société ; leur intelligence est source d’inspiration et d’efficience pour l’innovation ;
- Les ressources technosphériques améliorent la puissance des systèmes, la circulation des flux, la production et la conservation de l’information ;
- Les ressources sociales fournissent savoirs, savoir-faire et compétence, qu’elles augmentent par intelligence collective. Elles rendent les systèmes de plus en plus efficients – qu’ils soient vivants, techosphériques ou sociaux – par une amélioration de leur organisation en assurant les conditions de leur renouvellement et de leur croissance.
Les ressources technosphériques ont des externalités négatives sur les écosystèmes vivants et sociaux. Elles sont facteur de stress et ne peuvent renouveler complètement leur matière, elles sont fondamentalement extractives. Mais lorsque les trois types de ressources sont assemblées selon les 6 principes identifiés dans la production, la consommation et la gouvernance, elles entrent en synergie et permettent de diminuer radicalement les besoins en ressources technosphériques pour l’accès à de mêmes services, tout en créant des services nouveaux de bien être physique et mental et d’augmentation des capacités des acteurs.
Ce système symbiotique produit alors de façon systématique des externalités positives économiques, écologiques et sociales et diminue ses externalités négatives écologiques. Ces externalités étant les facteurs de production du système, le système devient régénératif : il génère par son activité les conditions de sa régénération.
La théorie de l’économie symbiotique postule qu’un nouveau système économique est en train d’émerger, répondant aux enjeux des crises écologiques, économiques et sociales. Elle démontre que l’ensemble de ses composantes, de ses acteurs et des méthodes permettant leur association sont présentes dans le monde mais encore dispersées. Associées, elles ouvrent la voie à une économie symbiotique et régénérative.
Pour en savoir plus : fr.symbiotique.org
Une réponse sur “L’économie symbiotique, un modèle économique régénératif”